Alsacien pure souche, Maxime Meyer, élève-ingénieur en 3e année mécanique, n’a pas hésité à prendre en considération les conseils de ses proches pour orienter son projet professionnel. Avec l’objectif premier de devenir écrivain, il a très vite pris la route des sciences techniques. Il raconte son parcours et l’investissement associatif à l’ENSISA. Interview.
Avant d’intégrer l’ENSISA, quelle formation avez-vous suivie ?
« Après mon brevet des collèges en poche, j’ai intégré le bac pro MEI – maintenance des équipements industriels, qui s’appelle désormais Bac Pro MSPC – maintenance des systèmes de production connectés, au lycée polyvalent Théodore Deck à Guebwiller. Je me suis réellement passionné pour les matières techniques générales : mécanique, électricité, automatisme ainsi que pour des domaines plus spécifiques comme la pneumatique et l’hydraulique. L’atelier n’avait plus de secret pour moi, tant je passais des heures à démonter des systèmes, les consigner, les réparer, comprendre leur fonctionnement, deviner leur composition à l’aide de plans, etc. Grâce à la passion et la patience de mes professeurs, j’ai eu envie de continuer et de m’impliquer davantage. J’étais volontaire et prenais un réel plaisir à apprendre à leur contact. J’ai été si intéressé et impliqué que j’ai fini major de ma promotion.
Après la maintenance, je me suis donc tourné vers un BTS CRSA – conception et réalisation de systèmes automatiques au lycée polyvalent Blaise Pascal à Colmar. Qu’il y ait du vent, de la pluie ou de la neige, je me suis rendu à Colmar en scooter chaque jour. J’ai beaucoup appris pendant ces deux années et c’est avec beaucoup d’investissement que j’ai une fois de plus terminé major de promo, avec la volonté de poursuivre mes études.
Un enseignant m’a parlé de l’ENSISA, j’ai donc cherché les options possibles pour intégrer cette école. J’ai appris qu’une convention entre l’ENSISA et la classe préparatoire aux grandes écoles ATS – adaptation technicien supérieur au lycée Louis Armand de Mulhouse existait. Si je réussissais à avoir le droit à la convention pour bons résultats, je pouvais éviter les concours d’entrée. Ce n’est pas sans mal ni sans sacrifice que j’ai mis ma vie personnelle en pause pendant un an pour réussir à l’obtenir ! »
Racontez-nous l’ENSISA…
« Plusieurs choses m’ont fait choisir l’ENSISA. D’abord, la situation géographique, en effet, je n’avais pas à quitter le cocon familial et pouvais bénéficier de tous les conforts pour me concentrer sur mes études. Aussi, car l’école m’a été conseillée par un enseignant en qui j’avais confiance. Enfin, parce qu’ayant déjà une bonne maitrise des matières électrique et automatique, je souhaitais me perfectionner dans la spécialité mécanique de l’école.
À l’ENSISA, j’ai beaucoup appris en méthodologie et en résolution de problèmes. Je peux affirmer non sans mal qu’en comptant la classe préparatoire, ces quatre années ont profondément modifié mon schéma de pensée. La rigueur scientifique est assez différente d’une résolution de problème technique comme l’appliquerait un technicien supérieur. Je pense clairement que ma vision du monde a changé, je m’explique de nombreux phénomènes scientifiques qui m’aident à aborder le monde dans lequel j’évolue. Mon parcours très technique m’a été bénéfique et intéressant pour la promo. J’ai apporté l’expérience à mes camarades qui eux étaient issus de parcours purement scientifiques. Nos compétences se sont souvent complétées. J’en ai clairement profité quand je me suis mis en binôme avec des personnes très douées en mathématiques et en sciences pour combler mes lacunes, quand je leur apportais la technique. De mon point de vue, il s’agit d’une compétence indispensable pour un ingénieur : savoir rassembler les compétences que nous n’avons pas en formant des équipes de spécialistes, en mettant chacun à profit dans son domaine d’expertise.
Afin de mieux me former, j’ai choisi de m’orienter, en dernière année de cycle ingénieur, vers la formation ingénieur mécanique en contrat de professionnalisation chez Kronenbourg. »
Pourquoi avoir choisi d’être élève et ingénieur en alternance ?
« Il s’agissait pour moi d’un bon compromis entre les enseignements et le monde du travail. Mes objectifs sont multiples, s’articulant autour de différents domaines, autant techniques que managériaux. J’ai appris la gestion de stocks et d’indicateurs de performance, deux aspects de mon poste actuel qui me plaisent beaucoup. J’ai la possibilité de quantifier des résultats pour mettre en place des actions en conséquence. Également, je perçois tout un pan ressources humaines et leadership. Je prends plaisir à accompagner les équipes sur le terrain, à chercher des solutions pour améliorer constamment le fonctionnement de la ligne de production en me basant sur leur expérience. Grâce à mes différents stages, j’ai acquis la mentalité des « anciens » : pour moi, la fidélité et l’appartenance à une entreprise sont importantes. Kronenbourg m’a donné ma chance donc je lui rendrai la pareille dans les prochaines années si cette année de contrat de professionnalisation débouchait sur une proposition d’embauche.
C’est aussi avec le soutien de Kronenbourg que j’ai pu boucler le marathon de Paris en 4h32. L’entreprise dispose d’une section sportive, j’ai donc pu continuer mon entrainement aux côtés de mes collègues et de mon chef en allant courir avant le travail, à midi, ou bien le soir en sortant de l’usine. J’apprécie vraiment cet esprit de cohésion professionnelle autour du sport, et je n’envisage plus aujourd’hui d’intégrer une entreprise qui n’aurait pas ce type de section sportive. »
Pendant vos études, comment vous êtes-vous impliqué dans la vie associative ENSISA ?
« Le monde professionnel me manquait terriblement. C’est donc tout naturellement que lorsque j’ai découvert son existence lors de l’après-midi clubs de la rentrée, je me suis inscrit à la Junior de l’ENSISA. Il s’agissait d’une extraordinaire opportunité de contribuer à une association fonctionnant comme une entreprise. J’y voyais donc l’occasion de me former, mais également de commettre des erreurs et de pouvoir tester des modes de travail, ce qui n’est pas forcément possible en entreprise.
J’ai rejoint l’association quand elle était encore Junior Création. J’ai passé des semaines à apprendre pour être le plus compétent possible. Au travers de mes postes de vice-président, de responsable qualité et enfin de vice-secrétaire, j’ai abordé de nombreux aspects de l’association, en amenant mes compétences dans les différents pôles. D’un point de vue professionnel, j’ai pu me créer une bonne base de contacts pour mon réseau professionnel en participant à de nombreux événements et en contactant de nombreuses entreprises. Je reçois déjà des offres d’embauches pour la fin de mes études, car la participation à une Junior est une vraie plus-value sur un CV à l’embauche. Mon but pour la Junior, que partage mes collègues, est d’être la vitrine des compétences de l’ENSISA. Je continuerai à accompagner l’association quand je serai diplômé. J’aimerais réellement que nous puissions faire concurrence aux Juniors des autres grandes écoles. Avec un peu de travail, nous en sommes complétement capables ! »
Le mot de la fin ?
« Je vois beaucoup d’étudiants qui ne veulent pas participer aux associations, et à mon sens, c’est une erreur. Il s’agit d’une opportunité rare de travailler ensemble à la réussite d’une entreprise commune. Chacun s’investit pour la réussite du groupe, cela englobe de nombreuses valeurs que je trouve indispensable à un ingénieur. La vie associative dans une école est primordiale et c’est aux étudiants de la faire vivre correctement. C’est un véritable bénéfice pour notre future vie professionnelle, mais c’est également la chance de pouvoir faire des rencontres durant nos études. »
Le but de IARISS est de permettre aux étudiants de l’école de mettre en application leurs compétences acquises en cours théoriques dans des études concrètes pour des clients industriels. Notre administration est bénévole et nous rémunérons les étudiants intervenant sur nos études.
La Junior enseigne la rigueur, le don de soi, des compétences de management et de leadership pour animer les réunions et gérer les équipes. Côté compétences opérationnels, nous apprenons à rendre compte, à tenir des budgets, à prendre des décisions, à mener à bien des projets, à mobiliser les bonnes compétences et les bonnes personnes pour réaliser nos études.